Cela se passe à Saint-Etienne.
La température est de moins 4 degré aujourd’hui sur la ville , cette nuit il fera encore plus froid . C’est la météo qui le dit. Et bien.... EDF aujourd’hui a coupé le courant au squat de la rue Antoine Durafour !
Est-ce sur ordre du propriétaire des lieux ? : Cité Nouvelle , une
société d’ habitation à loyer modéré, à vocation sociale ...
Une cinquantaine de personnes dont une vingtaine d’enfants vivent dans ce squat . Il y a même des enfants en très bas-âge.
Ces personnes qui vivent là y sont contraintes, suite à tellement d’
expulsions, qu’on ne va pas les raconter ici.
Et ce n’est pas quelques pauvres couvertures qui vont les réchauffer .
Deux petites camionnettes bleues sont venues cet après-midi ; avant leur passage il y avait du courant, après leur passage il n’y en
avait plus.
Coupé !
Coupée la chaleur, coupée la lumière , coupés la cuisine et les repas. Noir et froid complets.
Les mots manquent devant la bassesse et l’indignité d’un tel acte. Le plan grand froid est lancé partout, les journaux, les radios, les
télés ne parlent que de ça.
Et à St-Etienne, sur décision de quelqu’un qui ferait bien d’avoir la
honte ce soir quand il rentrera dans son foyer bien chauffé, on coupe l’ électricité à des personnes tellement démunies qu’elles ne peuvent survivre qu’ avec ce mode de chauffage !
Le réseau solidarité rrom de Saint-Etienne appelle à un rassemblement :
lundi 21 décembre à 15H devant le siège de "Cité Nouvelle" (propriétaire du 167 rue Antoine Durafour, le squat en question ) 13 place Jean-Jaurès Saint-Etienne.
Marie-Pierre Vincent
Le Directeur de la DDASS sur intervention du Préfet a fait remettre le courant par EDF.
Comme quoi ... cela sert de s’ agiter, cela sert de témoigner, de dire, de téléphoner, d’envoyer des infos pour dénoncer. Cela sert parfois, pas toujours. Nous le savons bien ... Mais hier soir, en tout cas, Pierre du Samu Social, alerté de cette coupure de courant décide d’agir. Il prévient son directeur, lequel en fait part au directeur de la DDAS.
Et comme par miracle , les petites camionnettes bleues reviennent en soirée , entre 21 heures et 21 h30 à peu près, et le courant est rétabli dans le squat du 167 rue Antoine Durafour.
Il y a des personnes qui ont fait leur travail. C’est bien. Il y a des personnes qui cherchent à casser la vie déjà compliquée des rroms vivant en squat .
Euphémisme que de dire que ça ne va pas du tout.
C’est pour cette raison que nous maintenons cependant le rassemblement de lundi, même si le courant a été remis.
Il faut que nous sachions qui a décidé de l’interruption. Le propriétaire de la maison le sait peut-être ... Et surtout, que cela ne se reproduise pas cet hiver.
Rassemblement :
lundi 21 décembre, 15 heures
Cité Nouvelle, ( propriétaire des lieux de Durafour )
13, place Jean-Jaurès, St-Etienne .
Marie-Pierre Vincent
Ce 21 décembre, nous étions une trentaine devant le siège de Cité Nouvelle. Nous avons pu rencontrer le sous directeur et un responsable des travaux.
Le sous directeur nous a affirmé à plusieurs reprises que Cité Nouvelle n’était pour rien dans la coupure d’électricité, qu’ils n’avaient rien demandé, qu’ils avaient appris par notre mail la coupure et la demande de rétablissement par le préfet. "A aucun moment nous avons été tenu au courant. La préfecture ne nous a jamais contactée."
Mais alors qui a demandé la coupure ? Peut-être les entreprises qui doivent faire les travaux dans cet immeuble , peut-être qu’ERDF l’a décidée de son propre chef, avance le sous directeur (cet immeuble est squatté par des familles rroms depuis fin octobre 2009). En tant que propriétaire, nous lui demandons qu’il intervienne pour que cela ne se reproduise plus. Il nous assure qu’il va le faire.
Puis une discussion s’engage sur le droit au logement. C’est quand même l’objet de sociétés HLM comme Cité Nouvelle qui bénéficient de fonds et de garanties publics pour cela. Or les demandes de logement des familles rroms roumaines ne sont pas prises en compte par les sociétés HLM. Parce qu’il n’y a pas de titre de séjour le dossier est considéré comme incomplet et n’est même pas enregistré. Pourtant ces familles en tant que membres de l’Union Européenne n’ont pas besoin de titre de séjour.
Finalement le sous directeur nous promet qu’il va parlé du problème à AMOS 42 (Association des Maitres d’Ouvrages Sociaux), qui regroupe tous les organismes HLM de la Loire. Il nous propose de demander une entrevue auprès de Cité Nouvelle qui sera accordée pour discuter du problème.
Georges Günther